CHAPITRE VII
Sur Coruscant, Yan entra avec appréhension dans le hangar 3733 du spatioport est et activa l’éclairage. Une rampe murale inonda le Faucon Millenium d’une lumière crue. Connecté à différents dispositifs de diagnostic et de surveillance, le vaisseau ressemblait à un patient placé en soins intensifs. L’air sentait légèrement l’ozone.
Le hangar 3733 était loué à un certain Vyyk Drago. En dépit des tentatives de Yan pour garder profil bas, presque tout le monde, parmi le personnel administratif de Coruscant, savait qu’il abritait le Faucon Millenium. Une semaine plus tôt, Jaina avait posé le vaisseau au centre du cercle d’atterrissage rouge. Après Kashyyyk, il avait fallu tout ce temps à Yan pour trouver le courage de revenir. Trois jours de voyage à bord d’un cargo déglingué n’avaient pas arrangé les choses…
Il approcha du Faucon… Il l’avait aperçu pour la première fois sur le monde hutt de Nar Shaddaa, trente ans plus tôt. Il appartenait à Lando, qui l’avait gagné au sabacc, sur la Cité des Nuages de Bespin. Ce n’était pas le premier cargo corellien YT-1300 que Yan voyait, mais il avait eu le coup de foudre… Le Faucon avait quelque chose de spécial.
Yan avait résolu de l’avoir.
L’occasion s’était présentée lors d’un tournoi de sabacc. Yan et Lando s’affrontèrent en finale. A court de crédits, Lando avait proposé de parier un de ses vaisseaux.
Détenant une main imbattable, Yan avait accepté avec enthousiasme. Contrarié, Lando avait voulu le persuader de prendre un YT-2400, plus moderne. Peine perdue. Yan avait choisi le Faucon. Et il n’en démordrait pas.
Il se souvenait encore avec délice de la première fois où il s’était assis sur le siège de pilotage, impressionné par la puissance des moteurs subluminiques et par la vitesse d’activation de l’hyperdrive. Néanmoins, il fallait booster les moteurs et pouvoir se déplacer discrètement. Yan avait lancé une série d’améliorations. A ses yeux, le Faucon étant une œuvre d’art, il serait toujours en devenir.
Toutes ces années, il avait protégé et aimé son vaisseau comme son enfant. Il se remémora le jour où Egome Fass et J’uoch s’étaient enfuis avec le Faucon sur Dellalt, et celui où Lando et Nien Numb l’avaient piloté à l’assaut de la deuxième Etoile Noire…
Yan ne comprendrait jamais comment Mara avait décidé d’écraser son cher navire, le Feu de Jade, sur une forteresse de Niraua.
Il fit le tour du vaisseau, examinant les modifications apportées au fil des ans. Dans la grange spatiale de Shung Ninx, le secteur corellien de Nar Shaddaa, Yan et Chewie avaient installé un système de visée de qualité militaire, un canon ventral et des lance-missiles entre les mandibules avant. Shug avait fixé à la coque, à l’arrière du bras d’atterrissage tribord, une petite plaque de blindage venant du destroyer Liquidateur.
Grâce à un groupe de techniciens hors-la-loi opérant dans le Secteur Corporatif, le Faucon disposait désormais de boucliers améliorés, de compensateurs d’accélération à grande capacité, de ports de poussée surdimensionnés et d’un ensemble de détecteurs dernier cri.
Sur Kashyyyk, lors de la Crise de la Flotte Noire, Jowdrrl avait muni le Faucon de quatre panneaux transducteurs optiques transparents, améliorant la visibilité avant et arrière. La cousine de Chewie avait aussi conçu et installé les contrôles de tir automatiques des tourelles d’artillerie.
Récemment, lors d’une accalmie dans les hostilités avec les Vestiges de l’Empire, le Faucon s’était… « civilisé ». Au cours d’une révision de routine dans un chantier naval de Coruscant, le chef des ateliers, croyant bien faire, avait décidé d’une quasi-restauration du vaisseau. Les câbles pendouillants avaient été gainés, les circuits électriques mis à la terre et isolés. On avait en outre ajouté un augmenteur Sienar à la matrice de la propulsion, un générateur Mark 7 au dispositif de rayon tracteur, et un motivateur série 101 à l’hyperdrive. Les lentilles des détecteurs avaient été remplacées, les bosses réparées, les sols des soutes rénovés…
Yan avait failli en devenir cinglé.
Il appréciait que son vaisseau porte les traces des événements qui l’avaient façonné. Comme il les aurait portées aussi, sans les traitements au bacta et la synthéchair. A quoi ressemblerait-il s’il avait laissé ses blessures cicatriser naturellement, comme celle de son menton ?
Pourtant, les pires dégâts dataient de six mois auparavant, moment de la mort de Chewie. Ce qui manquait désormais au Faucon n’était pas du ressort des mécaniciens.
Accablé par le chagrin, Yan s’immobilisa sous l’anneau d’atterrissage hexagonal tribord. Le Faucon évoquait tant de souvenirs ! Toutes les aventures qu’il avait vécues avec Chewbacca… Comment pourrait-il monter à bord ?
Après une longue hésitation, il saisit un code d’autorisation sur une télécommande. La rampe d’accès s’abaissa, comme si elle le défiait.
Quand il l’emprunta, il eut l’impression d’être un enfant en bas âge apprenant à marcher.
La rampe menait au couloir circulaire du vaisseau. Yan s’arrêta à l’intersection, passant une main sur la cloison désormais impeccable. Le vaisseau était devenu si propret ces cinq dernières années ! Les grilles du sol avaient été changées, l’éclairage rénové, et la cuisine restait bien approvisionnée. Un parfum délicat flottait dans l’air. Jadis utilisé pour dissimuler de l’épice ou des passagers, le compartiment de contrebande protégé par un bouclier anti-détection, situé près du puits de l’échelle, avait récemment servi à stocker les bagages familiaux ou les objets d’art achetés par Leia.
Yan dépassa le connecteur d’accès au cockpit et s’enfonça dans les entrailles du navire. Un an plus tôt, ayant l’intention de faire don du Faucon à un musée, il avait entrepris de supprimer une bonne partie des ajouts. En dépit de ses grincements, le YT-1300, une pièce de collection aussi recherchée par les amateurs que le Nubien 327 type J, était en bon état.
Parmi les premières choses qu’il enleva figuraient les lance-missiles, qui avaient toujours limité la maniabilité des mandibules de chargement. C’était avant l’apparition des Yuuzhan Vong ! Qui savait combien de gens, en plus de Chewie, seraient morts dans la Bordure Extérieure s’il avait aussi retiré les quadlasers ?
Yan entra dans la soute principale avant et se laissa tomber sur la chaise pivotante de la console d’ingénierie. Une moquette flambant neuve couvrait les plaques métalliques, une autre concession aux voyages familiaux. De là, il avait regardé Luke s’entraîner au sabre laser contre une télécommande expédiant des décharges d’énergie. Il se tourna vers la console de jeu holographique de dejarik… Chewie y avait passé tant d’heures. Quelques années plus tôt, c’était là aussi que Leia, l’amiral Pellaeon et le défunt Elegos A’Kla s’étaient réunis pour parler d’un accord de paix.
Yan se passa une main sur le visage, comme pour chasser les souvenirs qui affluaient dans son esprit. Il se leva, traversa la soute et gagna le hangar de maintenance, qui contenait aussi les câblages. Leia et lui y avaient échangé leur premier baiser avant d’être rudement interrompus par C3PO, tout fier d’annoncer qu’il avait localisé le flux de puissance inversée, ou un truc de ce genre…
Il y a un million d’années au moins de ça, se dit Yan.
Il se fraya un chemin jusqu’au couloir circulaire bâbord, en face de la cabine où Luke s’était retapé après avoir perdu sa main en affrontant son père au sabre laser.
Le couloir passait sous les conduits d’alimentation du noyau et les ports d’échappement de la soute principale arrière, qui avait subi plus de modifications que le reste du vaisseau. Rapetissée pour ménager de la place à l’hyperdrive, la soute avait été divisée en compartiments. Un esclavagiste en herbe, Zlarb, y avait connu une fin tragique.
L’emplacement des nacelles d’évacuation n’avait pas changé depuis l’époque du Secteur Corporatif, mais les nacelles d’origine, au sas d’accès à charnières, avaient laissé place à des nacelles sphériques accessibles par un sas à diaphragme dernier cri.
Yan entra dans le couloir tribord arrière et passa devant la cabine qu’il avait souvent réservée à son usage personnel. Il avait failli y affronter Gallandro – à l’époque le tireur le plus rapide de la galaxie.
Il était mort depuis, comme tant d’autres…
Yan accéda à l’écoutille des cuisines. Amusé, il se souvint d’avoir préparé du pudding dans des coquilles de cora et de la langue d’aric épicée pour Leia, quand il l’avait « kidnappée » pour l’emmener sur Dathomir, au temps où il lui faisait la cour et n’avait pas toute sa tête à lui !
Quelques pas de plus l’amenèrent au bras d’atterrissage. Au lieu de sortir, Yan entra dans le cockpit. Passant entre les sièges arrière, il se pencha sur la console. Par la baie avant, il regarda les étagères de pièces détachées que Chewie et lui avaient installées contre les murs du hangar, un an plus tôt.
Puis il se laissa tomber sur l’immense siège du copilote et y demeura les yeux fermés, essayant de bloquer le cours de ses pensées.
Un mois plus tôt, Chewie lui avait encore paru si vivant qu’il entendait presque ses glapissements de colère ou son rire de corne de brume. Il le revoyait le regarder d’un air sardonique, les bras croisés sur la poitrine ou la nuque…
Parmi les non-humains avec qui Yan avait piloté, il y avait eu Muurgh, le Togorien, à l’époque de Ylesia. Mais le Wookie avait été son seul véritable partenaire. Solo n’imaginait pas de piloter le Faucon avec quelqu’un d’autre. Il laisserait le vaisseau à quai pour le moment. Ou il en ferait don au Musée de la Guerre de l’Alliance sur Coruscant, comme ses curateurs le lui demandaient avec insistance depuis quinze ans.
Ma place aussi est probablement dans un musée, songea Yan.
Comme le Faucon, il était un vestige du passé…
Il soupira. La vie ressemblait à un jeu de sabacc. Les cartes changeaient au hasard. Quand on pensait avoir une main gagnante, on risquait encore de perdre la cagnotte.
Il tendit un bras sous la console de commande pour y prendre le flacon métallique d’alcool que Chewie et lui avaient l’habitude d’y cacher. Il n’y était plus, déplacé par un enfant, ou chipé par un mécanicien peu scrupuleux.
Sa déception se transforma vite en colère. Il martela la console du poing, puis posa la tête sur ses bras croisés et laissa couler ses larmes.
— Ah, Chewie !
Yan allait au centre de transport du spatioport est quand il entendit quelqu’un lancer :
— Slick !
Jetant un coup d’œil par-dessus son épaule, il s’arrêta et fit un grand sourire à l’humain râblé aux cheveux gris qui courait pour le rattraper.
— Voilà un surnom que je n’ai plus entendu depuis longtemps !
L’homme saisit la main tendue de Yan et l’attira dans ses bras, lui flanquant des claques amicales sur le dos.
— Ça fait combien de temps, Roa ? Trente ans ?
— J’ai oublié la date, mais je me rappelle où on s’est vus la dernière fois : le terminal de départ du spatioport Roonadan, dans le Secteur Corporatif. Tu étais avec une charmante brunette, prêts à vous embarquer sur le Dame de Mindor, en direction de Mmund.
— Fiolla de Lorrd, dit Yan. Tu portais un costume blanc avec une ceinture couleur arc-en-ciel…
— Et toi, mon jeune ami, tu avais une expression des plus méfiantes ! rappela Roa. Tu t’étais rangé et tu t’occupais d’une agence de récupération. Yan Solo Associé, c’est ça ? Quand j’ai de nouveau entendu parler de toi, tu avais gagné à toi tout seul la bataille de Yavin !
— Faux, dit Solo. J’ai eu de l’aide.
— Ensuite, on m’a rapporté que tu étais prisonnier d’un bloc de carbonite… Pour la postérité, me suis-je dit à l’époque.
Yan plissa le front.
— En réalité, j’avais pensé vendre des moules de ma noble personne…
Roa éclata de rire.
— Je t’avais prévenu, mon vieux. On ne se frotte pas aux Hutts sans y perdre quelques plumes !
— Tu aurais plutôt dû avertir Jabba des risques qu’il courait à collaborer avec moi !
Yan détailla le costume bien coupé de Roa Askajian, ses bottes élégantes et les bagues qui brillaient à ses doigts. A l’époque où feu Mako Spince l’avait présenté à Yan sur Nar Shaddaa, Roa était déjà un vétéran respecté par les contrebandiers. Honorable, de nature agréable et généreuse, Roa avait aidé plus d’un débutant à se lancer dans la contrebande, y compris Yan. Roa lui avait fourni son premier boulot de transport d’épice de Kessel. Le Corellien avait même travaillé pour lui un certain temps. Avec Chewie, Lando, Salla Zend et quelques autres habitués de Nar Shaddaa, il avait assisté au mariage de Roa. Ensuite, sur l’insistance de son épouse, le contrebandier vieillissant s’était retiré des affaires.
— Tu es toujours dans l’import-export ?
— Non, j’ai tout vendu il y a dix ans.
Yan le regarda.
— Roa, tu n’as pas vieilli d’un jour depuis Roonadan !
— Toi non plus, dit Roa, presque convaincant.
Yan sourit et toucha ses dents de devant.
— Elles ont été régénérées. (Il effleura son nez.) Il a été cassé et réparé tant de fois qu’il ne doit plus rester un gramme de la chair d’origine. De plus, mon visage est tout de travers. Cet œil est plus haut que l’autre !
— Et tu crois que j’ai gardé une apparence aussi jeune par des moyens naturels ? demanda Roa.
— Ne me dis pas que tu es un clone !
Roa éclata de rire.
— Des traitements de rajeunissement et une dose journalière de myostim… (Il se montra de profil.) J’ai demandé aux chirurgiens esthétiques de me laisser juste assez de rides pour avoir l’air distingué.
— C’est le cas, vieux gredin !
— De plus, les traitements étaient surtout l’idée de Lwyll.
Yan revit mentalement l’épouse blonde et élégante de Roa.
— Comment va-t-elle ?
Roa eut un pâle sourire.
— Elle est morte il y a quelques mois.
Yan pinça les lèvres.
— Désolé, Roa.
— Je le suis aussi pour toi, Yan. J’ai appris, pour Chewbacca… J’ai essayé d’aller sur Kashyyyk pour la commémoration, mais tu sais comment sont les Wookies… Ils n’accueillent pas les humains à bras ouverts dans leurs cérémonies…
Yan hocha la tête.
— Ils ne sont pas près d’oublier ce que l’Empire leur a infligé.
— Qui le pourrait ?
Yan resta silencieux un moment.
— Qu’est-ce qui t’amène sur Coruscant ? Je croyais que tu aimais les grands espaces intersidéraux.
— A dire vrai, Yan, j’étais venu pour toi.
— Pourquoi est-ce que ça ne me surprend pas ?
Roa posa une main sur l’épaule de Yan.
— Et si on allait parler de tout ça ailleurs ?
— Il y a un bon restaurant, au centre de transport.
Ils empruntèrent le tapis roulant, évoquant leurs amis communs : Vonzel, Tregga, Sonniod, les jumeaux Briil… Pendant le trajet, Yan resta soucieux. Il se souvenait des Règles de Roa : ne jamais ignorer un appel à l’aide, prendre uniquement à plus riche que soi, ne pas jouer au sabacc à moins d’être prêt à perdre, ne jamais piloter après avoir trop bu, et être toujours prêt à filer.
Mais ça ne signifiait pas qu’il avait une confiance aveugle en Roa.
Au Repos du Spationaute, un droïd les guida vers une table du patio, où un groupe de Duros et de Gotal regardaient un match de shock-ball sur l’HoloNet. Des haut-parleurs cachés déversaient des versions fadasses de classiques de jizz vieux de vingt ans. En souvenir du bon vieux temps, Yan et Roa commandèrent des bouteilles de bière ebla, importée de Bonada. Puis Solo demanda à Roa pourquoi il était venu le trouver.
— Tu te rappelles un certain Reck Desh ?
Yan réfléchit.
— Un grand type mince, qui aimait les tatouages et le piercing. Chewbacca et moi avons fait un petit boulot avec lui, pour ton compte : apporter de l’eau minérale R’alla sur Rampa. (Il sourit.) Le Faucon était entre les mains de Doc Vandangante. Tu nous as prêté ton vaisseau, le Voyageur. Reck le prétendait plus rapide que le Faucon. Après Rampa, nous avons parié cinquante caisses de bière Gizer sur une course.
— Le Wookie et toi, vous l’avez emporté haut la main.
— Oui. Reck était un bon navigateur, mais ses capacités de pilote ne m’ont jamais impressionné.
Roa but une gorgée de bière.
— Parfois, on sait ce que vaut un soldat une fois qu’il est promu officier.
— Que veux-tu dire ?
— Reck a changé de bord.
— Changé de bord ?
— Il est passé à l’ennemi, Yan. Il s’est joint à un groupe de mercenaires à la solde des Yuuzhan Vong.
— Impossible ! Reck n’était pas du genre à trahir. En plus, Chewie et lui s’entendaient très bien. Je ne vois pas comment il se serait acoquiné aux Yuuzhan Vong, après ce qu’ils ont fait à Chewie.
— Peut-être n’est-il pas au courant. Ou la prime était irrésistible… Le groupe que Reck a rejoint se donne le nom de « Brigade de la Paix ». Il ferait de la propagande anti-Jedi et chercherait des mondes susceptibles de subir le sort de Sernpidal.
Yan plissa le front.
— Pourquoi me racontes-tu tout ça, Roa ?
— Lwyll est morte sur un monde que la Brigade de la Paix avait « préparé » pour l’ennemi.
Yan dévisagea son vieil ami.
— Si nous étions partis un jour plus tôt, continua Roa, elle serait toujours en vie. Mais j’avais des affaires à régler… Lwyll est morte lors de la première attaque des Yuuzhan Vong. Une poignée de gens s’en sont sortis. J’en faisais partie.
Yan abattit le poing sur la table.
— Si je comprends bien, tu es venu me trouver à cause de Reck !
Roa soutint le regard glacial de Yan.
— Je ne veux pas que d’autres souffrent par la faute de ces types. Les Yuuzhan Vong sont assez forts pour provoquer des tragédies sans l’aide de la Brigade de la Paix. Si je pouvais m’occuper personnellement de Reck, je le ferais. Mais je suis plus fragile que mon aspect le laisse penser.
— Ouais… Et qui d’autre pourrait se charger du boulot à ta place, sinon un type dont le partenaire a été tué par les Vong ?
— Exact.
Yan ricana.
— « Ne jamais ignorer un appel à l’aide », comme tu disais.
Le Corellien se leva et se campa devant la baie qui surplombait la zone de décollage du spatioport. Il revint à la table, tourna la chaise et s’assit à califourchon.
— Où sont Reck et sa bande en ce moment ?
— Je l’ignore. Mais je sais où aller pour obtenir ce renseignement. La première étape sera…
Yan leva les mains.
— Ne me dis rien. Si notre destination m’est inconnue, je ne risquerai pas de nous trahir.
— Partons tant que la piste est fraîche, insista Roa.
Yan réfléchit.
— Ton vaisseau est là ?
— Bien sûr. Tu veux voyager avec ? C’est un sacré changement !
— Oui ou non, Roa ?
— Ne te méprends pas, Yan, je serais heureux de t’emmener. Mais j’avais supposé que tu partirais avec le Faucon.
— Comme l’a dit un jour un droïd un peu trop bavard, le Faucon est plus adapté à la fuite qu’à la bataille ! De plus, c’est devenu un navire-fantôme…